PEMIGATINIB 9 mg, comprimé, boîte de 1 flacon de 14
Retiré du marché le : 31/03/2021
Dernière révision : 05/03/2021
Taux de TVA : 0%
Laboratoire exploitant : INCYTE BIOSCIENCES FRANCE
Pemigatinib est indiqué en monothérapie pour le traitement des adultes atteints d'un cholangiocarcinome localement avancé ou métastatique avec fusion ou réarrangement du gène du récepteur 2 du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR2) qui sont en rechute ou réfractaires après au moins une ligne de traitement systémique.
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Liste des excipients.
Utilisation concomitante du millepertuis (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Hyperphosphatémie
L'hyperphosphatémie est un effet pharmacodynamique attendu avec l'administration de pemigatinib (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Une hyperphosphatémie prolongée peut provoquer la précipitation de cristaux de phosphates de calcium pouvant entraîner une hypocalcémie, une minéralisation des tissus mous, une anémie, une hyperparathyroïdie secondaire, des crampes musculaires, une activité épileptique, un allongement de l'intervalle QT et des arythmies (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Une minéralisation des tissus mous, y compris une calcification cutanée et une calcinose, a été observée avec le traitement par pemigatinib.
Les recommandations pour la prise en charge de l'hyperphosphatémie comprennent la restriction de l'apport alimentaire de phosphates, l'administration d'un traitement réduisant les phosphates et la modification de la dose si nécessaire (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Un traitement réduisant les phosphates a été utilisé chez 28,5 % des patients pendant le traitement par Pemigatinib (voir rubrique Effets indésirables).
Hypophosphatémie
L'arrêt du traitement et du régime réduisant les phosphates doit être envisagé pendant l'interruption du traitement par Pemigatinib ou si le taux sérique de phosphates revient en dessous de la normale. Une hypophosphatémie sévère peut se présenter avec confusion, convulsions, signes neurologiques focaux, insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire, faiblesse musculaire, rhabdomyolyse et anémie hémolytique (voir rubrique Posologie et mode d'administration). Les hypophosphatémies de grade ≥ 3 étaient observées chez 12,3% des patients. Aucun des événements n'a été grave, n'a conduit à l'arrêt du traitement ou à une réduction de la dose. Une interruption de traitement est survenue chez 1,4% des patients.
Pour les patients présentant une hyperphosphatémie ou une hypophosphatémie, une surveillance et un suivi étroit supplémentaire des troubles de la minéralisation osseuse sont recommandés.
Décollement séreux de la rétine
Pemigatinib peut provoquer des décollements séreux de la rétine, qui peuvent se manifester par des symptômes tels qu'une vision floue, des corps flottants dans le champ visuel ou une photopsie (voir rubrique Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines). Cela peut modérément affecter la capacité à conduire des véhicules et à utiliser des machines (voir rubrique Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines).
Un examen ophtalmologique, y compris une tomographie par cohérence optique (OCT) doit être effectué avant le début du traitement et tous les 2 mois pendant les 6 premiers mois de traitement, tous les 3 mois par la suite, et en urgence à tout moment en cas de symptômes visuels.
En cas de décollement séreux de la rétine, il convient de suivre les recommandations sur les modifications de la dose (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Au cours de l'étude clinique, il n'y avait pas de surveillance de routine, y compris l'OCT, pour détecter un décollement séreux asymptomatique de la rétine. Par conséquent, l'incidence du décollement séreux asymptomatique de la rétine avec Pemigatinib est inconnue.
Une attention particulière doit être portée aux patients présentant des troubles oculaires cliniquement significatifs, tels que des atteintes de la rétine, y compris, mais sans s'y limiter, la rétinopathie séreuse centrale, la dégénérescence maculaire / rétinienne, la rétinopathie diabétique et un décollement de la rétine antérieur.
Sécheresse des yeux
Pemigatinib peut provoquer une sécheresse oculaire (voir rubrique Effets indésirables). Les patients doivent si nécessaire, être traités avec des émollients oculaires, afin de prévenir ou de traiter la sécheresse des yeux.
Toxicité embryo-foetale
Selon le mécanisme d'action et les résultats d'une étude sur la reproduction animale (voir rubrique Données de sécurité précliniques), Pemigatinib peut provoquer des dommages au foetus lorsqu'il est administré à une femme enceinte.
Les femmes enceintes doivent être informées du risque potentiel pour le foetus. Il faut indiquer aux femmes en âge de procréer qu'elles doivent utiliser un moyen de contraception efficace pendant le traitement par Pemigatinib et pendant une semaine après la dernière dose. Il faut indiquer aux hommes en âge de procréer qu'ils doivent utiliser un moyen de contraception efficace pendant le traitement par Pemigatinib et pendant au moins une semaine après la dernière dose (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement).
Augmentation de la créatinine sanguine
Pemigatinib peut augmenter la créatinine sérique en diminuant la sécrétion tubulaire rénale de créatinine. Cela peut se produire en raison de l'inhibition des transporteurs rénaux OCT2 et MATE1 et peut ne pas affecter la fonction glomérulaire. Au cours du premier cycle, le taux de créatinine sérique a augmenté (augmentation moyenne de 0,2 mg / dL) et a atteint l'état d'équilibre au 8ème jour, puis a diminué pendant les 7 jours d'arrêt du traitement (voir rubrique Effets indésirables). Des marqueurs alternatifs de la fonction rénale doivent être envisagés si des augmentations du taux de la créatinine sérique persistent.
Association avec des inhibiteurs de la pompe à protons
L'utilisation concomitante de Pemigatinib et d'inhibiteurs de la pompe à protons doit être évitée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Association avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4
L'utilisation concomitante de Pemigatinib et d'inhibiteurs puissants du CYP3A4 nécessite un ajustement de la dose (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Association avec des inducteurs puissants ou modérés du CYP3A4
L'utilisation concomitante de Pemigatinib avec des inducteurs puissants ou modérés du CYP3A4 n'est pas recommandée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Métastases du SNC
Étant donné que les métastases cérébrales / du SNC non traitées ou en progression n'ont pas été autorisées dans l'étude, l'efficacité dans cette population n'a pas été évaluée et aucune recommandation posologique ne peut être faite. Cependant, le passage à travers la barrière hémato- encéphalique de Pemigatinib devrait être faible (voir rubrique Données de sécurité précliniques).
Contraception
Selon les résultats d'une étude réalisée chez les animaux et de son mécanisme d'action, Pemigatinib peut provoquer des dommages au foetus lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Les femmes en âge de procréer traitées par Pemigatinib doivent être informées de la nécessité de ne pas débuter une grossesse et les hommes traités par Pemigatinib doivent être informés de ne pas concevoir d'enfant pendant le traitement. Une méthode de contraception efficace doit être utilisée chez les femmes en âge de procréer et chez les hommes en âge de procréer pendant le traitement par Pemigatinib et pendant 1 semaine après la fin du traitement (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement).
Test de grossesse
Un test de grossesse doit être effectué avant le début du traitement pour exclure une grossesse.
Résumé du profil de sécurité
Les effets indésirables les plus fréquents étaient l'hyperphosphorémie (60,5%), l'alopécie (49,7%), la diarrhée (46,9%), la toxicité unguéale (44,9%), la fatigue (43,5%), les nausées (41,5%), la dysgueusie (40,8%), la stomatite (37,4%), la constipation (36,7%), la sécheresse de la bouche (34,0%), la sécheresse oculaire (27,9%), l'arthralgie (25,9%), l'hypophosphatémie (23,1%), la sécheresse de la peau (21,8%) et le syndrome d'érythrodysesthésie palmo-plantaire (16,3%).
Les effets indésirables graves les plus fréquents étaient l'hyponatrémie (2,0%), l'augmentation de la créatinine sanguine (1,4 %). Aucun effet indésirable grave n'a conduit à une réduction de la dose de Pemigatinib. Un effet indésirable grave d'hyponatrémie (0,7%) a conduit à l'interruption du traitement. Un effet indésirable grave d'augmentation de la créatinine sanguine (0,7%) a conduit à l'arrêt du traitement.
Les effets indésirables oculaires graves ont été le décollement de la rétine (0,7%), la neuropathie ischémique optique non artéritique (0,7%) et l'occlusion de l'artère de la rétine (0,7%).
Tableau récapitulatif des effets indésirables
Les effets indésirables sont présentés dans le tableau 4. Les catégories de fréquence sont : très fréquents (≥1/10), fréquents (≥1/100 à < 1/10) et. Dans chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité.
Tableau 4 : Effets indésirables observés dans l'étude FIGHT-202 - fréquence rapportée par incidence des événements apparus sous traitement
Classe de systèmes d'organes | Fréquence | Effets indésirables |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | Très fréquents | Hyponatrémie, hyperphosphatémiea, hypophosphatémieb |
Affections du système nerveux | Très fréquents | Dysgueusie |
Affections oculaires | Très fréquents | Sécheresse des yeux |
Fréquents | Décollement séreux de la rétinec, kératite ponctuée, vision floue, trichiasis | |
Affections gastro-intestinales | Très fréquents | Nausées, stomatite, diarrhée, constipation, sécheresse de la bouche |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | Très fréquents | Syndrome d'érythrodysesthésie palmo- plantaire, toxicité unguéaled, alopécie, sécheresse de la peau |
Fréquents | Pilosité anormale | |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | Très fréquents | Arthralgie |
Troubles généraux et anomalies au site d'administration | Très fréquents | Fatigue |
Investigations | Très fréquents | Augmentation de la créatinine sérique |
a Comprend l'hyperphosphatémie et l'augmentation du phosphore dans le sang
b Comprend l'hypophosphatémie et la diminution du phosphore dans le sang
c Comprend le décollement séreux de la rétine, le décollement de la rétine, le décollement de l'épithélium pigmenté de la rétine, l'épaississement de la rétine, la présence de liquide sous-rétinien, les plis choriorétiniens, la cicatrice choriorétinienne et la maculopathie
d Comprend la toxicité des ongles, les troubles des ongles, la décoloration des ongles, la dystrophie des ongles, l'hypertrophie des ongles, la formation de stries sur les ongles, l'infection des ongles, l'onychalgie, l'onychoclasie, l'onycholyse, l'onychomadèse, l'onychomycose et la paronychie
Description de certains effets indésirables
Hyperphosphatémie
Une hyperphosphatémie a été signalée chez 60,5 % de tous les patients traités par Pemigatinib. Une hyperphosphatémie supérieure à 7 mg / dL et 10 mg / dL a été observée respectivement chez 27% et 0% des patients. L'hyperphosphatémie se développe généralement dans les 15 premiers jours. Aucune des réactions n'a été de grade de gravité ≥ 3, ou n'a conduit à l'arrêt du traitement par Pemigatinib. Une interruption du traitement est survenue chez 1,4% des patients et une réduction de la dose chez 0,7% des patients. Ces résultats suggèrent que le régime alimentaire visant à réduire le taux des phosphates et / ou l'administration d'un traitement réduisant les phosphates sériques en même temps que l'arrêt du traitement pendant une semaine ont été des stratégies efficaces pour la prise en charge ciblée de cet effet du Pemigatinib.
Des recommandations pour la prise en charge de l'hyperphosphatémie sont fournies dans les rubriques Posologie et mode d'administration et Mises en garde et précautions d'emploi.
Décollement séreux de la rétine
Des décollements séreux de la rétine sont survenus chez 4,8 % de tous les patients traités par Pemigatinib. Ces événements étaient généralement de grade 1 ou 2 (3,4%) en termes de sévérité ; les événements de grade ≥ 3 comprenaient un décollement de la rétine chez 1 patient (0,7 %). Deux effets indésirables de décollement de la rétine (0,7%) et de décollement de l'épithélium pigmentaire rétinien (0,7%) ont conduit à une interruption du traitement. Aucune des réactions n'a entraîné la réduction de la dose ou l'arrêt du traitement.
Des recommandations pour la prise en charge du décollement séreux de la rétine sont fournies aux rubriques Posologie et mode d'administration et Mises en garde spéciales et précautions d'emploi.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable suspecté à l'aide de la fiche de déclaration des effets indésirables disponible dans le Protocole d'utilisation thérapeutique et de recueil d'informations (voir Annexe B4).
INSTAURATION et SUIVI du traitement :
- Confirmer la présence d'une fusion ou d'un réarrangement du gène
FGFR2 par un test de diagnostic approprié sur un échantillon tumoral
avant l'initiation du traitement
- Faire pratiquer un examen ophtalmologique, y compris une tomographie
par cohérence optique (OCT) avant le début du traitement et tous les 2
mois pendant les 6 premiers mois de traitement, tous les 3 mois par la
suite, et en urgence à tout moment en cas de symptômes visuels.
Les patients doivent si nécessaire, être traités avec des émollients
oculaires, afin de prévenir ou de traiter la sécheresse des yeux.
- Instaurer un régime pauvre en phosphates chez tous les patients si le
taux de phosphates sérique est > 5,5 mg/dl et ajout d'un traitement
réduisant les phosphates à envisager si le taux est > 7 mg/dl. La
dose du traitement réduisant les phosphates doit être ajustée jusqu'à
ce que le taux de phosphates sérique revienne à < 7 mg/dl. L'arrêt
du traitement réduisant les phosphates et du régime visant à faire
baisser le taux de phosphates doit être envisagé pendant les
interruptions du traitement par pemigatinib ou si le taux de phosphates
sériques se trouve en dessous des valeurs normales.
Pour les patients présentant une hyperphosphatémie ou une
hypophosphatémie, une surveillance et un suivi étroit supplémentaire
des troubles de la minéralisation osseuse sont recommandés.
Contraception chez les hommes et les femmes en âge de procréer
Selon les résultats d'une étude réalisée chez les animaux et de son mécanisme d'action, Pemigatinib peut provoquer des dommages au foetus lorsqu'il est administré à une femme enceinte. Les femmes en âge de procréer potentiellement traitées par Pemigatinib doivent être informées de ne pas débuter une grossesse et les hommes traités par Pemigatinib doivent être informés de ne pas concevoir d'enfant pendant le traitement. Une méthode de contraception efficace doit être utilisée chez les femmes en âge de procréer et chez les hommes en âge de procréer pendant le traitement par Pemigatinib et pendant 1 semaine après la fin du traitement. L'effet du Pemigatinib sur le métabolisme et l'efficacité des contraceptifs n'ayant pas été étudié, les méthodes barrière doivent être utilisées comme deuxième forme de contraception, pour éviter une grossesse.
Grossesse
Il n'existe pas de données sur l'utilisation du Pemigatinib chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Sur la base des données obtenues chez l'animal et de la pharmacologie du Pemigatinib, Pemigatinib ne doit pas être utilisé pendant la grossesse sauf si l'état clinique de la femme nécessite un traitement par Pemigatinib. Un test de grossesse doit être effectué avant le début du traitement pour exclure une grossesse.
Allaitement
L'excrétion du Pemigatinib ou ses métabolites dans le lait maternel n'est pas connue. En raison du risque d'effets indésirables graves chez les enfants allaités, l'allaitement doit être interrompu au cours du traitement avec Pemigatinib et pendant une semaine après la fin du traitement.
Fertilité
Il n'existe aucune donnée sur les effets du Pemigatinib sur la fertilité chez les humains. Aucune étude de fertilité n'a été menée chez l'animal avec Pemigatinib (voir rubrique Données de sécurité précliniques).
Selon la pharmacologie du Pemigatinib, une altération de la fertilité masculine et féminine ne peut être exclue.
Effets d'autres médicaments sur Pemigatinib
Inhibiteurs puissants du CYP3A
Un inhibiteur puissant du CYP3A4 (itraconazole 200 mg une fois par jour) a augmenté de 88 % la moyenne géométrique de l'ASC du Pemigatinib (IC à 90% de 75%, 103%), ce qui pourrait accroître l'incidence et la sévérité des effets indésirables de Pemigatinib. La dose chez des patients qui prennent 13,5 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 9 mg une fois par jour et la dose chez des patients qui prennent 9 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 4,5 mg une fois par jour (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Inducteurs du CYP3A
Un inducteur puissant du CYP3A4 (rifampicine 600 mg une fois par jour) a réduit de 85 % la moyenne géométrique de l'ASC du Pemigatinib (IC à 90% de 84%, 86%), ce qui pourrait diminuer l'efficacité de Pemigatinib. L'utilisation concomitante d'inducteurs puissants du CYP3A (par exemple carbamazépine, phénytoine, phénobarbital, rifampicine) doit être évitée pendant le traitement par Pemigatinib (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi). L'utilisation concomitante de Pemigatinib et du millepertuis est contre-indiquée (voir rubrique Contre-indications)
Si nécessaire, d'autres inducteurs enzymatiques (par exemple l'éfavirenz) doivent être utilisés sous surveillance étroite.
Inhibiteurs de la pompe à protons (IPPs)
Les rapports des moyennes géométriques du Pemigatinib (IC à 90 %) pour la Cmax et l'ASC étaient de 65,3 % (54,7 ; 78,0) et de 92,1 % (88,6 ; 95,8), respectivement, lorsqu'il était administré chez des sujets sains en concomitance avec de l'esoméprazole (un IPP) par rapport au Pemigatinib seul. L'administration concomitante d'un inhibiteur de la pompe à protons n'a pas entraîné de modification cliniquement importante de l'exposition au Pemigatinib.
Cependant, chez plus d'un tiers des patients ayant reçu des IPPs, une réduction significative de l'exposition au Pemigatinib a été observée. Les IPPs doivent être évités chez les patients qui prennent du Pemigatinib (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Antagonistes des récepteurs H2
L'administration concomitante de la ranitidine n'a pas entraîné de modification cliniquement importante de l'exposition au Pemigatinib.
Effets du Pemigatinib sur d'autres médicaments
Effet du Pemigatinib sur les substrats du CYP2B6
Des études in vitro indiquent que Pemigatinib induit le CYP2B6. L'administration concomitante de Pemigatinib avec des substrats du CYP2B6 (par exemple, cyclophosphamide, ifosfamide, méthadone, éfavirenz) peut diminuer leur exposition. Une surveillance clinique étroite est recommandée lorsque le Pemigatinib est administré avec ces médicaments ou tout substrat de P-gp ayant un indice thérapeutique étroit.
Effet du pemigatinib sur les substrats de la P-gp
Des études in vitro ont montré que le Pemigatinib est un inhibiteur de la P-gp. L'administration concomitante de Pemigatinib avec des substrats de la P-gp (par exemple digoxine, dabigatran, colchicine) peut augmenter leur exposition et donc leur toxicité. L'administration de Pemigatinib doit être espacée d'au moins de 6 heures avant ou après l'administration de substrats de la P-gp à index thérapeutique étroit.
Le traitement doit être initié par un médecin expérimenté dans le diagnostic et le traitement des cancers des voies biliaires.
La présence d'une fusion ou d'un réarrangement du gène FGFR2 doit être confirmée par un test de diagnostic approprié sur un échantillon tumoral avant l'initiation du traitement par Pemigatinib.
Aucune donnée n'est disponible chez les patients présentant un statut de performance ECOG supérieur à 2. Le profil de tolérance chez les patients présentant un ECOG supérieur à 2 n'est pas établi.
Posologie
La
dose recommandée de Pemigatinib est de 13,5 mg par voie orale une fois
par jour pendant 14 jours, suivie de 7 jours d'arrêt du traitement.
Si une dose de Pemigatinib est oubliée dans les 4 heures ou plus ou si des vomissements surviennent après la prise d'une dose, il ne faut pas administrer de dose supplémentaire et il faut reprendre le traitement avec la dose suivante prévue.
Le traitement doit être poursuivi aussi longtemps que le patient ne présente pas de signes de progression de la maladie ou de toxicité inacceptable.
Chez tous les patients, un régime pauvre en phosphates doit être instauré lorsque le taux de phosphates sérique est > 5,5 mg/dl et l'ajout d'un traitement réduisant les phosphates doit être envisagé lorsque le taux est > 7 mg/dl. La dose du traitement réduisant les phosphates doit être ajustée jusqu'à ce que le taux de phosphates sérique revienne à < 7 mg/dl.
Une hyperphosphatémie prolongée peut provoquer la précipitation de cristaux de phosphates de calcium pouvant entraîner une hypocalcémie, une minéralisation des tissus mous, des crampes musculaires, une activité épileptique, un allongement de l'intervalle QT et des arythmies (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
L'arrêt du traitement réduisant les phosphates et du régime visant à faire baisser le taux de phosphates doit être envisagé pendant les interruptions du traitement par Pemigatinib ou si le taux de phosphates sériques se trouve en dessous des valeurs normales. Une hypophosphatémie sévère peut entraîner une confusion, des convulsions, des signes neurologiques focaux, une insuffisance cardiaque, une insuffisance respiratoire, une faiblesse musculaire, une rhabdomyolyse et une anémie hémolytique (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Ajustement de la dose en raison d'une interaction médicamenteuse
Utilisation concomitante de Pemigatinib et d'inhibiteurs puissants du CYP3A4
Si l'administration concomitante avec un inhibiteur puissant du CYP3A4 est nécessaire, la dose chez les patients prenant 13,5 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 9 mg une fois par jour et la dose chez les patients prenant 9 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 4,5 mg une fois par jour (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).
Prise en charge des toxicités
Des modifications de la dose ou l'interruption de l'administration doivent être envisagées pour la prise en charge des toxicités.
Les paliers de réduction de la dose de Pemigatinib sont résumés dans le tableau 1.
Tableau 1 : Paliers de réduction de dose recommandés pour Pemigatinib
Dose | Paliers de réduction de la dose | |
Premier | Second | |
13,5 mg par voie orale une fois par jour pendant 14 jours, suivis de 7 jours d'arrêt du traitement | 9 mg par voie orale une fois par jour pendant 14 jours, suivis de 7 jours d'arrêt du traitement | 4,5 mg par voie orale une fois par jour pendant 14 jours, suivis de 7 jours d'arrêt du traitement |
Le traitement par Pemigatinib doit être arrêté définitivement si le patient ne peut pas tolérer Pemigatinib 4,5 mg une fois par jour.
Les modifications de la dose pour l'hyperphosphatémie sont indiquées dans le tableau 2.
Tableau 2 : Modifications de la dose pour l'hyperphosphatémie
Effet indésirable | Modification de la dose de pemigatinib |
> 5,5 mg/dl - ≤ 7 mg/dl | · Pemigatinib doit être poursuivi à la dose actuelle |
> 7 mg/dl - ≤ 10 mg/dl | · Pemigatinib doit être poursuivi à la dose actuelle, un traitement réduisant les phosphates doit être initié, le taux sérique de phosphates doit être surveillé chaque semaine, la dose du traitement réduisant les phosphates doit être ajustée si nécessaire jusqu'à ce que le niveau revienne à < 7 mg/dl. · Pemigatinib doit être suspendu si les taux ne reviennent pas à < 7 mg/dl dans les 2 semaines suivant le début d'un traitement réduisant les phosphates. Pemigatinib et le traitement réduisant les phosphates doivent être repris à la même dose lorsque le niveau revient à < 7mg/dl. · Si le taux sérique de phosphates revient à nouveau à > 7 mg/dl avec un traitement réduisant les phosphates, il faut réduire la dose de Pemigatinib d'un palier. |
> 10 mg/dl | · Pemigatinib doit être poursuivi à la dose actuelle, un traitement réduisant les phosphates doit être initié, le taux sérique de phosphates doit être surveillé chaque semaine et la dose du traitement de réduisant les phosphates doit être ajustée si nécessaire jusqu'à ce que le niveau revienne à < 7 mg/dl. · Le traitement par Pemigatinib doit être suspendu si les taux continuent à être > 10 mg/dl pendant une semaine. Le traitement par Pemigatinib et le traitement réduisant les phosphates doivent être repris à un palier de dose inférieur lorsque le taux sérique de phosphates est < 7 mg/dl. · Si le taux sérique de phosphates revient à nouveau à > 10 mg/dl après 2 réductions de dose, Pemigatinib doit être définitivement arrêté. |
Les modifications de la dose pour le décollement séreux de la rétine sont indiquées dans le tableau 3.
Tableau 3 : Modifications de la dose pour un décollement séreux de la rétine
Effet indésirable | Modification de la dose de Pemigatinib |
Asymptomatique | Pemigatinib doit être poursuivi à la dose actuelle. La surveillance doit être effectuée comme décrit à la rubrique Mises en garde et précautions d'emploi |
Diminution modérée de l'acuité visuelle (meilleure acuité visuelle corrigée de 20/40 ou plus ou ≤ 3 lignes de vision réduite par rapport au résultat de référence) ; limitation des activités de la vie quotidienne. | Le traitement par Pemigatinib doit être suspendu jusqu'à la résolution du problème. En cas d'amélioration lors d'un examen ultérieur, Pemigatinib doit être repris au palier de dose inférieur suivant. En cas de récidive, ou si les symptômes persistent ou si l'examen ne s'améliore pas, l'arrêt définitif du Pemigatinib doit être envisagé en fonction de l'état clinique. |
Diminution marquée de l'acuité visuelle (meilleure acuité visuelle corrigée de 20/40 ou > 3 lignes de vision réduite par rapport au résultat de référence jusqu'à 20/200) ; limitation des activités de la vie quotidienne. | Le traitement par Pemigatinib doit être suspendu jusqu'à la résolution du problème. En cas d'amélioration lors d'un examen ultérieur, Pemigatinib doit être repris à deux paliers de dose inférieurs. En cas de récidive, ou si les symptômes persistent ou si l'examen ne s'améliore pas, l'arrêt définitif du Pemigatinib doit être envisagé en fonction de l'état clinique. |
Acuité visuelle inférieure à 20/200 dans l'oeil atteint ; limitation des activités de la vie quotidienne | Pemigatinib doit être suspendu jusqu'à la résolution du problème. En cas d'amélioration lors d'un examen ultérieur, Pemigatinib doit être repris à deux paliers de dose inférieurs. En cas de récidive, ou si les symptômes persistent ou si l'examen ne s'améliore pas, l'arrêt définitif du Pemigatinib doit être envisagé en fonction de l'état clinique. |
Populations particulières
La dose de Pemigatinib administrée chez les patients âgés est la même que celle administrée chez les adultes plus jeunes (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques).
Insuffisance rénale
L'ajustement de la dose n'est pas nécessaire pour les patients souffrant d'une insuffisance rénale légère ou modérée ou d'une insuffisance rénale en phase terminale (IRT) sous hémodialyse. Pour les patients présentant une insuffisance rénale sévère, la dose de 13,5 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 9 mg une fois par jour et la dose de 9 mg de Pemigatinib, une fois par jour doit être réduite à 4,5 mg une fois par jour (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Insuffisance hépatique
L'ajustement de la dose n'est pas nécessaire pour les patients atteints d'une insuffisance hépatique légère ou modérée. Pour les patients présentant une insuffisance hépatique sévère, la dose de 13,5 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 9 mg une fois par jour et la dose de 9 mg de Pemigatinib une fois par jour doit être réduite à 4,5 mg une fois par jour (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
Population pédiatrique
La sécurité et l'efficacité de Pemigatinib chez les patients âgés de moins de 18 ans n'ont pas été établies.
Aucune donnée n'est disponible.
Mode d'administration
Pemigatinib doit être administré par voie orale. Les comprimés doivent être pris plus ou moins à la même heure chaque jour. Les patients ne doivent pas écraser, mâcher, couper ou dissoudre les comprimés. Pemigatinib peut être pris avec ou sans nourriture.
Durée de conservation :
30 mois.
Précautions particulières de conservation :
Aucune condition particulière de conservation.
Sans objet.
Il n'existe aucune information sur le surdosage de Pemigatinib.
Classe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques, inhibiteurs de la protéine kinase, Code ATC : L01EX20.
Mécanisme d'action
Pemigatinib, est un inhibiteur de kinases de FGFR1, 2 et 3. Pemigatinib inhibe la phosphorylation et la signalisation du FGFR et diminue la viabilité des cellules dans les lignées cellulaires exprimant des altérations génétiques du FGFR, y compris les mutations ponctuelles, les amplifications et les fusions ou réarrangements.
Les fusions /réarrangements de FGFR2 sont de puissants oncogènes et représentent l'altération du FGFR la plus courante survenant, presque exclusivement, dans 10% à 16% des cholangiocarcinomes intrahépatiques (CCA).
Effets pharmacodynamiques
Phosphates sériques
Pemigatinib a augmenté le taux sérique de phosphates du fait de l'inhibition du FGFR. Lors des études cliniques sur Pemigatinib, un traitement réduisant les phosphates et des modifications de la dose ont été autorisés pour prendre en charge l'hyperphosphatémie (voir rubriques Posologie et mode d'administration, Mises en garde et précautions d'emploi et Effets indésirables).
Études cliniques
FIGHT-202 était une étude multicentrique, en ouvert, à un seul bras, visant à évaluer l'efficacité et la sécurité d'emploi de Pemigatinib chez des patients ayant déjà été traités pour un cholangiocarcinome localement avancé, métastatique ou chirurgicalement non résécable. La population évaluant l'efficacité comprend 107 patients (105 patients atteints d'une maladie intrahépatique) qui ont progressé pendant ou après au moins un traitement antérieur et qui ont présenté une fusion ou un réarrangement du FGFR2, tel que déterminé par le test effectué dans un laboratoire central.
Les patients ont reçu Pemigatinib par cycles de 21 jours comprenant une dose orale de 13,5 mg une fois par jour pendant 14 jours, suivis de 7 jours d'arrêt du traitement. Pemigatinib a été administré jusqu'à la progression de la maladie ou survenue d'une toxicité inacceptable. Les principaux critères d'évaluation de l'efficacité étaient le taux de réponse objective (TRO) et la durée de la réponse (DR), tels que déterminés par un comité de revue indépendant (CRI) selon les critères RECIST v1.1.
L'âge médian était de 56 ans (intervalle : 26 à 77 ans), 31,5% avaient un âge ≥ 65 ans, 60,7 % étaient des femmes et 73,8 % étaient caucasiens. La plupart (95,4 %) des patients présentaient un indice de performance ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group, ECOG) de référence de 0 (42,1 %) ou 1 (53,3 %). Tous les patients avaient au moins une ligne de traitement systémique antérieure, 27,1 % avaient deux lignes de traitement antérieures et 12,1 % avaient trois lignes ou plus de traitement antérieures. 96 % des patients avaient déjà reçu un traitement à base de platine, dont 76% avec un traitement antérieur par gemcitabine / cisplatine.
Les résultats d'efficacité sont résumés dans le tableau 5.
Le temps médian jusqu'à une réponse était de 2,7 mois (intervalle de 0,7-6,9 mois).
Tableau 5 : Résultats d'efficacité
| Cohorte A (fusion ou réarrangement de FGFR2) Population évaluable pour l'efficacité (N = 107) |
TRO (IC à 95 %) | 37,0 % (27,94 ; 46,86) |
Réponse complète (N) | 3,7 % (4) |
Réponse partielle (N) | 33,3 % (36) |
Durée médiane de la réponse (mois) (IC à 95 %)a | 8,08 (5,65 ;13,14) |
Estimations de Kaplan-Meier de la durée de réponse (IC à 95 %) | |
3 mois | 100,0 (100,0 ; 100,0) |
6 mois | 66,0 (48,0 ; 79,1) |
9 mois | 47,6 (30,2 ; 63,1) |
12 mois | 37,5 (21,3 ; 53,7) |
SSP médiane (mois) (IC à 95 %) | 7,03 (6,08 ; 10,48) |
SG médiane estimée (mois) (IC à 95 %) | 17,48 (14,42 ; 22,93) |
TRO = RC + RP
IC = intervalle de confiance
NE = non évaluable
Remarque : Les données proviennent du CRI selon les critères RECIST v1.1 et les réponses complètes et partielles sont confirmées.
a L'IC à 95 % a été calculé selon la méthode de Brookmeyer et Crowley
Patients âgés
Lors des études cliniques de Pemigatinib, 31,5% des patients étaient âgés de 65 ans ou plus et 7,5% des patients étaient âgés de 75 ans ou plus. Aucune différence d'efficacité n'a été observée entre ces patients et les patients âgés de moins de 65 ans.
Population pédiatrique
L'Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec Pemigatinib dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans le traitement du cholangiocarcinome. Voir la rubrique Posologie et mode d'administration pour les informations concernant l'usage chez la population pédiatrique.
Pemigatinib présente une pharmacocinétique linéaire dans l'intervalle de doses allant de 1 à 20 mg. Après l'administration orale de Pemigatinib 13,5 mg une fois par jour, l'état d'équilibre a été atteint en 4 jours avec un taux d'accumulation de la moyenne géométrique de 1,6. La moyenne géométrique à l'état d'équilibre ASC0-24h était de 2 620 nM·h (CV de 54 %) et la Cmax était de 236 nM (CV de 56 %) pour 13,5 mg une fois par jour.
Absorption
Le temps médian pour atteindre la concentration plasmatique maximale (Tmax) était de 1 à 2 heures. Aucune différence cliniquement significative avec la pharmacocinétique du Pemigatinib n'a été observée après l'administration d'un repas riche en graisses et en calories (800 à 1 000 calories, les graisses représentant environ 50 % du contenu calorique total du repas) chez des patients atteints de cancer.
Distribution
Pemigatinib est lié à 90,6 % aux protéines plasmatiques humaines, principalement à l'albumine. Le volume apparent de distribution estimé était de 235 L (60,8 %) chez des patients atteints de cancer.
Biotransformation
Pemigatinib est principalement métabolisé par le CYP3A4 in vitro. Après l'administration orale d'une dose unique de 13,5 mg de Pemigatinib radiomarqué, Pemigatinib inchangé était la principale fraction plasmatique liée au médicament, et aucun métabolite > 10 % de la radioactivité circulante totale n'a été observé.
Élimination
Après l'administration orale de 13,5 mg de Pemigatinib une fois par jour à des patients atteints de cancer, la demi-vie d'élimination moyenne géométrique (t½) était de 15,4 (CV de 51,6 %) heures et la clairance apparente moyenne géométrique (CL/F) était de 10,6 L/h (CV de 54 %).
Excrétion
Après une dose orale unique de Pemigatinib radiomarqué, 82,4 % de la dose a été excrétée dans les selles (1,4 % sous forme inchangée) et 12,6 % dans les urines (1 % sous forme inchangée).
Insuffisance rénale
L'essai clinique évaluant l'effet de l'insuffisance rénale sur la pharmacocinétique du Pemigatinib a été conduit chez des sujets présentant une fonction rénale normale (DFG ≥ 90 mL/min), des sujets présentant une insuffisance rénale sévère (DFG <30 mL / min et sans hémodialyse) et des sujets présentant une insuffisance rénale en phase terminale (IRT) (DFG <30 mL/min et sous hémodialyse). Chez les sujets atteints d'insuffisance rénale sévère, les ratios géométriques moyens (IC à 90%) par rapport aux témoins normaux étaient de 64,6% (44,1%, 94,4%) pour la Cmax et de 159% (95,4%, 264%) pour l'ASC0-∞. Chez les sujets atteints d'IRT et avant l'hémodialyse, les ratios géométriques moyens (IC à 90%) étaient de 77,5% (51,2%, 118%) pour la Cmax et de 76,8% (54,0%, 109%) pour l'ASC0-∞. En outre, chez les patients atteints d'IRT et après l'hémodialyse, les ratios géométriques moyens (IC à 90%) étaient de 90,0% (59,3%, 137%) pour la Cmax et de 91,3% (64,1%, 130%) pour l'ASC0-∞. Sur la base de ces résultats, la dose de Pemigatinib doit être réduite chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Insuffisance hépatique
L'essai clinique évaluant l'effet de l'insuffisance hépatique sur la pharmacocinétique du Pemigatinib a été conduit chez des sujets présentant une fonction hépatique normale, une insuffisance hépatique modérée (Child-Pugh classe B) et une insuffisance rénale sévère (Child-Pugh classe C). Chez les sujets présentant une insuffisance hépatique modérée, les ratios géométriques moyens (IC à 90%) par rapport aux témoins normaux étaient de 96,7% (59,4%, 157%) pour la Cmax et de 146% (100%, 212%) pour l'ASC0-∞. Chez les sujets présentant une insuffisance hépatique sévère, le ratio géométrique moyen (IC à 90%) était de 94,2% (68,9%, 129%) pour la Cmax et de 174% (116%, 261%) pour l'ASC0-∞. Sur la base de ces résultats, aucun ajustement de la posologie n'est recommandé chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère à modérée. Cependant, la dose de Pemigatinib doit être réduite chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
Interactions
Substrats CYP
Pemigatinib à des concentrations cliniquement pertinentes n'est pas un inhibiteur des CYP1A2, CYP2B6, CYP2C8, CYP2C9, CYP2C19, CYP2D6 et CYP3A4 ni un inducteur des CYP1A2 et CYP3A4.
Transporteurs
Pemigatinib est un substrat de la P-gp et de la BCRP. Les inhibiteurs de la P-gp ou de la BCRP ne devraient pas affecter l'exposition au Pemigatinib à des concentrations cliniquement pertinentes.
In vitro, Pemigatinib est un inhibiteur des OATP1B3, OCT2 et MATE1. L'inhibition de l'OCT2 peut augmenter la créatinine sérique.
Pemigatinib a une influence modérée sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.
Des effets indésirables tels que la fatigue et les troubles visuels ont
été associés à Pemigatinib. Il convient donc de faire preuve de
prudence lors de la conduite de véhicules ou de l’utilisation de
machines (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Toxicité systémique
Les résultats les plus importants après l'administration de doses répétées de Pemigatinib chez le rat et le singe sont attribués à la pharmacologie connue du Pemigatinib (inhibition du FGFR1, du FGFR2 et du FGFR3), y compris l'hyperphosphatémie, la dysplasie physaire et la minéralisation des tissus mous. Certains de ces résultats ont été observés à des expositions (ASC) inférieures à la dose thérapeutique. Une minéralisation a été observée dans de nombreux tissus, dont les reins, l'estomac, les artères, les ovaires (singe uniquement) et les yeux (cornée, rat uniquement). La minéralisation des tissus mous n'était pas réversible, tandis que les résultats sur la physe et le cartilage étaient réversibles. De plus, des modifications de la moelle osseuse (chez les rats) et des lésions rénales ont été observées.
Génotoxicité
Pemigatinib ne s'est pas révélé mutagène dans un essai de mutagénicité bactérienne et n'a pas été clastogène dans un test d'aberration chromosomique in vitro ou dans un test du micronoyau in vivo chez les rats.
Carcinorogénicité
Aucune étude de carcinogénicité avec Pemigatinib n'a été menée.
Altération de la fertilité
Aucune étude spécifique chez les animaux n'a été menée pour évaluer les effets du Pemigatinib sur la fertilité. Dans les études de toxicité à doses répétées, l'administration orale de Pemigatinib n'a entraîné aucun effet indésirable lié à la dose sur les organes reproducteurs mâles et femelles.
Toxicité sur le développement
Chez les rats, l'administration de Pemigatinib à ≥ 0,3/kg/jour pendant la période d'organogenèse a entraîné une perte post-implantation de 100%. À 0,1mg/kg /jour, une augmentation des malformations du squelette foetal et des variations des gros vaisseaux sanguins, une réduction de l'ossification et une diminution du poids corporel du foetus ont été observées. L'exposition à cette dose correspond à environ 20% de l'exposition clinique à la dose maximale recommandée chez l'homme, soit 13,5 mg sur la base de l'ASC.
Pharmacologie de sécurité
In vitro, Pemigatinib a montré une CI50 pour une inhibition de l'hERG> 8 µM (la concentration la plus élevée possible basée sur la solubilité), soit > 360 fois plus élevée que la Cmax clinique non liée à l'état d'équilibre à la dose de 13,5 mg. In vivo, il n'y a pas eu de résultats indésirables dans les évaluations pharmacologiques de sécurité du Pemigatinib, y compris les études in vivo sur la fonction respiratoire et le système nerveux central chez les rats et une étude cardiovasculaire chez les singes.
Pas d'exigences particulières pour l'élimination.
Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation locale en vigueur.
Médicament à prescription réservée aux spécialistes en oncologie médicale, ou aux médecins compétents en cancérologie.
Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
Comprimé.
Comprimé ovale (10×5 mm), blanc à blanc cassé, gravé sur une face avec « I » et sur l’autre face « 9 ».
Flacon dans une boîte en carton, contenant 14 comprimés.
Chaque comprimé contient 9 mg de pemigatinib.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique Liste des excipients.
Cellulose microcristalline (E-460)
Glycolate d'amidon sodique (Type A)
Stéarate de magnésium (E-572)